Friday, June 03, 2011

Lettre ouverte au Chef de l'Etat et comuniqué du CERJI

Lettre ouverte au Chef de l'Etat et comuniqué du CERJI

URGENT

POUR DIFFUSION IMMEDIATE

COMMUNIQUE DE PRESSE

KINSHASA, le 01 juin 2011

Dans sa lettre ouverte au Président de la République le 01 juin 2011, le Centre d’Echanges pour des Reformes Juridiques et Institutionnelles (CERJI) a demandé:

1. La désignation et l’installation rapides des animateurs du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC), organe de régulation des médias institué par la Constitution

2. L’observation du caractère indépendant et non partisan de cet organe de régulation

3. L’octroi au CSAC des moyens nécessaires pour son fonctionnement harmonieux et efficace

4. L’examen et l’adoption rapides du texte modifiant et complétant la loi de 1996 relative aux modalités d’exercice de la liberté de la presse

5. La consécration de l’Observatoire des Médias Congolais (OMEC) comme « tribunal de paires » dans la loi à intervenir

6. La reconnaissance du caractère officiel de ses décisions, actes et recommandations ; avec pour conséquence que ceux-ci seront revêtus d’un caractère coercitif, gage de la protection des droits des personnes victimes des violations de la déontologie et de l’éthique des journalistes

7. L’appropriation rapide par le gouvernement de la stratégie de développement de la radiodiffusion sonore élaborée à l’issue d’un long processus piloté par le Secrétariat général près le Ministère de l’Information et des Médias, avec l’appui des agences des Nations Unies au nombre desquelles l’UNICEF.

La loi relative à l’exercice de la liberté de la presse promulguée en 1996, sous le régime dictatorial du feu le Président Mobutu, est liberticide et dépassée par rapport au contexte congolais actuel.

Pourtant depuis 1996, plusieurs tentatives de réformes de cette loi ont eu lieu dans notre pays. La plus déterminante de ces tentatives est celle de juin 2007 initiée par le Ministère de l’information, presse et communication nationale. Elle a réuni toutes les tendances majeures de la profession, y compris des experts nationaux et internationaux au « Centre catholique Bondeko » de Kinshasa. Elle a abouti à la production de deux avants propositions de lois dont l’une complétant et modifiant la loi de 1996 qui régit la liberté de la presse et l’autre portant organisation, fonctionnement et attributions du CSAC.

Après plusieurs revisitassions de ces deux textes par des commissions d’experts, seul le texte sur le CSAC a été examiné, voté par le Parlement, promulgué par le Chef de l’Etat et publié au Journal officiel depuis janvier 2011.

Le CERJI considère que rien n’explique qu’à ce jour le CSAC ne soit effectivement installé, cinq mois après la publication de sa loi organique au Journal officiel.

L’absence d’une instance de régulation des médias en cette période cruciale de la démocratie congolaise n’est pas de nature à crédibiliser les élections à venir.

La faible qualité de la presse est aussi due à l’absence de l’appui gouvernemental à l’« Observatoire des médias Congolais » (OMEC), instance d’autorégulation de la presse congolaise.

Et le caractère privé qui continue à affecter le fonctionnement de l’OMEC, n’est pas non plus de nature à conforter les droits des personnes victimes des infractions commises par voie de presse.

Le CERJI estime que toutes ces tares corroient lentement mais sûrement le crédit moral et les bienfaits du renouveau inauguré avec l’organisation, la tenue des élections et l’installation de nouveaux animateurs des institutions issues des urnes en 2006, à l’issue d’une transition politique qui a duré trois ans et qui a été gérée par les membres des composantes et entités qui avaient pris part au Dialogue Inter Congolais en Afrique du Sud.


Fait à Kinshasa, le 01 juin 2011

No comments: